Différents articles récents sur plusieurs aspects du fonctionnement cérébral aboutissent à la même conclusion : en réduisant notre apport énergétique et en se basant sur des apports alimentaires variés et équilibrés, nous optimisons le fonctionnement cérébral, nous ralentissons l’altération du cerveau… Plus surprenant, nous gérons mieux nos émotions négatives et sommes mieux armés pour lutter contre, le stress, l’anxiété et la dépression.
Séniors : Bien manger permettrait de ne pas réduire la taille du cerveau (1).
Des chercheurs américains se sont intéressés à l’alimentation des séniors en mesurant le niveau sanguin 30 biomarqueurs différents qui reflètent les apports de nutriments tels que les vitamines B, C, D, E, les acides gras omégas-3.
Leurs conclusions : les personnes qui ont une alimentation variée et équilibrée (teneur élevée de certaines vitamines et d’acides gras omégas-3) ont de meilleures capacités mentales et de mémoire que celles consommant des aliments à faible valeur diététique. De plus, ils n’ont pas de réduction du volume de leur cerveau, un phénomène typique observé chez les personnes souffrant d’Alzheimer.
Tous ces résultats doivent être confirmés par d’autres études, mais ils montrent donc que l’on peut améliorer nos capacités cérébrales en adaptant notre alimentation.
Mangez moins et votre cerveau restera jeune plus longtemps ! (2)
Des chercheurs italiens, ont découvert une protéine qui a la capacité de ralentir le vieillissement du cerveau. Ils ont constaté que cette protéine était produite en plus grande quantité lors d’une alimentation peu calorique. Cette découverte explique ce qui avait été déjà été constaté : une alimentation moins riche en énergie augmente les performances de la mémoire et permet, dans le cas de maladies neurodégénératives (comme celle d’Alzheimer), de rendre les symptômes moins manifestes.
Cette protéine, régule au niveau génétique la synthèse d’une famille d’enzymes particulières, qui elle-même influencent la régulation d’autres gênes. Ils ont ainsi identifié le premier maillon d’une cascade de réaction en chaîne qui, s’il est absent, compromet la suite des opérations. Cette cascade de réactions en chaîne a un impact positif sur la préservation des capacités cognitives.
La solution la plus naturelle pour préserver ses capacités cognitives est d’avoir un apport énergétique contrôlé, ce qui s’ajoute à tous les bénéfices liés au maintien de notre poids de forme.
Manger change-t-il nos émotions ? (3)
Nous avons l’habitude d’aborder le lien entre ce que nous mangeons et nos émotions dans le sens inverse : nos émotions changent ce que nous mangeons. Cela va du « morceau de chocolat qui fait du bien et réconforte le jour où rien ne va », aux troubles du comportement alimentaire (TCA) notamment les comportements compulsifs qui aboutissent à l’engloutissement incontrôlé de nourriture qui apaise très temporairement l’anxiété et la tension nerveuse.
Ce que nous mangeons influence donc nos émotions. Le développement des techniques d’imagerie médicale contribue à mieux connaître notre cerveau et son fonctionnement. Ainsi, les chercheurs ont mis en évidence ce qui était pressentit depuis longtemps : certains nutriments présents dans nos aliments ont une influence sur nos neurotransmetteurs et notre système hormonal, donc sur notre comportement. Parmi ces nutriments, nous retrouvons les acides gras Oméga-3, les antioxydants, les vitamines, les divers sels minéraux et oligoéléments.
Au-delà des molécules favorables au bon fonctionnement cérébral il y a celles qui le perturbent. Ainsi, les nombreux additifs, tels que les colorants, l’aspartame les excès de sucre, pourraient affecter le fonctionnement psychique. Plusieurs études le montre mais elles n’ont pas été effectuées dans les règles de l’art de la rigueur scientifique permettant de les valider sans contestation possible.
Ainsi, des répercussions positives ont été démontrées sur l’humeur, l’agressivité, l’agitation, la dépression sur des groupes de jeunes détenus aux Etats Unis, lorsque l’on modifie leurs apports alimentaires. En mettant au menu d’étudiants américains, des protéines naturelles, des céréales, des fruits et des légumes, le tout préparé sur place, sans colorants, ni conservateurs, ni fritures, ni sodas, les jeunes sont moins indisciplinés, plus concentrés, et ont de meilleurs résultats scolaires.
Enfin, un cerveau dénutri est davantage sensible au stress, aux difficultés du quotidien. La malbouffe est un facteur de mal être. Ainsi, une étude a comparé 2 groupes de personnes, le premier recevant un régime alimentaire à base d’aliments frits et transformés, les autres un régime alimentaire de type méditerranéen. Le risque de dépression est multiplié par 2,2 dans le groupe des aliments frits et transformés par rapport à l’autre groupe.
En conclusion :
Ces articles nous montrent, sous un nouvel éclairage, que ce qui se joue dans notre assiette va bien au-delà de la seule régulation de notre poids, qui est bien souvent, avec la maladie, la seule alerte pour remettre en cause nos habitudes alimentaires. Notre cerveau est un organe comme les autres, qui souffre du manque ou de l’excès de nourriture.
Agissons dès maintenant, en reprenant les bases de l’équilibre alimentaire, en se faisant plaisir en préparant soi même un repas que l’on partage ensuite en famille ou entre amis… de quoi nourrir notre cerveau dans tous les sens du terme !
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1 : article publié le 4 janvier 2012 sur le site http://www.futura-sciences.com/
2 : article publié le 1 janvier 2012 sur le site http://www.futura-sciences.com/
3 : article paru dans le N°312 de Psychologies Magazine, novembre 2011